Cette pièce musicale évoque un espace fermé et son évolution. On va donc pouvoir observer cet espace sous différents angles, mais également sous différents éclairages. Certaines modifications sont tellement lentes qu'elles ne sont même pas réellement perceptibles. Par exemple, prenons comme analogie la lumière du soleil entrant par une fenêtre et éclairant une partie de la pièce. Cette lumière va évoluer si lentement qu'il faudrait sortir de cette dernière et y entrer de nouveau après un certain temps pour percevoir un changement. (On retrouve ici l'idée de valeur continue et valeur discrète.) L'espace a beau être le même, la lumière va le façonner, transformant ainsi son relief et la perception que nous en avons. Bien que l'espace en question subisse lui-même des mutations, j'ai surtout voulu mettre en avant l'idée de modification de la perception par les changements d'angles et d'éclairages.

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J'ai volontairement choisi très peu de matériaux sonores ; je les ai ensuite longuement analysés et transformés pour en constituer de nombreuses variations. Il me paraissait en effet logique qu'il n'y ait pas une trop grande profusion de matériaux sonores différents pour représenter un espace délimité.

Il me faut à présent mettre en rapport cette composition avec le thème de narration car on pourrait penser que j'ai davantage choisi une posture descriptive plutôt que narrative. Vous trouverez ici un espace qui est décrit tout en étant intimement lié avec une temporalité qu'il lui permet d'exister, mais nulle part vous ne percevrez d'action. En effet, dans mon esprit, la simple description d'un cadre spatio-temporel se suffit à elle-même et peut devenir narrative à partir du moment où elle met en mouvement la description d'un espace projeté dans un temps donné.