Pour nourrir ma réflexion sur le hors-champ, j'ai fait de nombreux parallèles avec plusieurs médias, comme la photographie et le cinéma. Je me suis ainsi décidé à distinguer trois types de hors-champ.

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Le premier est lié à l'espace – je crois d'ailleurs que c'est le premier qui vient naturellement à l'esprit – et veut donner (du moins c'est ma volonté) à penser que ce que l'on entend n'est qu'une partie d'un tout et déborde donc du cadre créé par les quatre haut-parleurs. A travers des jeux d'échelle, mais également d'angle de prise de son ou d'écoute, j'ai essayé de m'approcher de ce phénomène qui nous est familier au cinéma ou en photographie. On ne connaît alors ces sons que sous un certain éclairage.

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Le second type de hors-champ est lié au temps, il veut donner l'idée que les sons ne sont que continuité dans le temps qui passe, qu'ils ont un avant, et un après. Ce que l'on entend d'eux n'est qu'un état à un moment déterminé. On ne connaît alors d'eux qu'une infime partie dans leur existence.

 

Le dernier est lié à ce que j'ai appelé « contexte ». Il fait référence au détachement total du contexte par l'auditeur, et est donc lié, directement à la prise de son. Il représente alors également tous les souvenirs, sensations, sentiments que je rattache dans mon esprit au lieu et au moment de la prise de son. Je tiens à ajouter que même si dans un premier temps cette dernière idée se rapportait exclusivement à des phonographies, j'ai voulu par la suite l'appliquer également à la création de matériaux sonores électroniques ou en studio.

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Je n'ai nullement voulu provoquer une frustration chez l'auditeur à l'écoute de cette pièce, ni non plus dévoiler tout à fait la subjectivité de mon propos, mais seulement jouer avec son écoute. Le thème de cette pièce devient alors essentiellement un axe de travail, un fil conducteur.